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Marie NOEL

vendredi 8 avril 2005

Marie NOEL, de son vrai nom Marie ROUGET, est née à Auxerre le 16 février 1883, où son père, Louis ROUGET, était professeur agrégé de philosophie.

De santé fragile, elle fut instruite à la maison jusqu’à onze ans puis elle suivit pendant cinq ans les cours du lycée Paul-Bert où son père enseignait l’histoire de l’art.
Elle a donc vécu dans un milieu très lettré. Elle lisait, étudiait, écrivait. L’étendue de ses connaissances était immense, sa conversation passionnante : elle pouvait aborder aisément n’importe quel sujet.
Son parrain, Raphaël Périé, s’intéressa à ses premiers poèmes dont quelque-uns furent publiés dans la "Revue des Deux Mondes" en juin 1910.

Dix ans plus tard sous l’impulsion de son médecin qui la soignait, elle publia son premier recueil « Les Chansons et les Heures » qui fut aussitôt remarqué.
Elle publia en vers, « Les Chants de la Merci », « Le Rosaire des Joies », « Chants et Psaumes d’Automne », « Chants d’arrière saison ».
Et en prose « Contes », « Petit-jour », « L’ame en peine »,« Notes intimes », « La Rose Rouge », « le Cru d’Auxerre ».
En novembre 1960, par la radiodiffusion française, fut réalisé « Le Jugement de Don Juan ».
Très douée et très cultivée en musique, Marie NOEL écrivit également quelques chants : Le Noel de l’Avent, Berceuse de la Mère-Dieu, la Complainte des tois poissons, Cantique de Pâques, Chants sauvages, Les Litanies de la semaine sainte.
L’oeuvre de Marie NOEL a été récompensée par de nombreux prix, tant à l’Académie française qu’à la Société des gens de lettres, la Société des poètes, la Maison de poésie.
Maître es-Jeux floraux depuis 1954, elle fut membre de l’Académie Ronsard et de plusiers académies de Province.
En 1960, le Général de Gaulle lui décerna la croix d’officier de la Légion d’Honneur. Elle fut commandeur des Arts et des Lettres.
Calme et sereine dans sa vieillesse, couverte d’honneurs, elle s’est éteint à Auxerre le 23 décembre 1967.

Un Conte de Marie NOEL que nous avons beaucoup aimé :

« L’Oeuvre du sixième jour

Dès que le chien fut crée, il lécha la main du Bon Dieu et le Bon Dieu le flatta sur la tête : Que veux-tu, chien ?

- Seigneur Bon Dieu, je voudrais loger chez toi, au ciel, sur le paillasson devant la porte.

- Bien sûr que non, dit le Bon Dieu, je n’ai pas besoin de chiens, puisque je n’ai pas encore crée de voleurs.

- Quand les créeras-tu Seigneur ?

- Jamais, je suis fatigué, voilà cinq jours que je travaille. Il est temps que je me repose. Te voilà fait, toi, chien, ma meilleure créature, mon chef d’oeuvre, mieux vaut m’en tenir là. Il n’est pas bon qu’un artiste se surmène au délà de son inspiration ; si je continuais à créer, je serais capable de rater mon affaire. Va chien, va vite t’installer sur Terre et sois heureux.

Le chien poussa un profond soupir :

- Que ferai-je sur Terre, Seigneur ?

- Tu mangeras, tu boiras, tu croiras et tu multiplieras.

Le chien soupira plus tristement encore.

- Que te faut-il de plus ? ....

- Toi, mon seigneur, Maître. Ne pourrais-tu pas, toi aussi t’installer sur Terre ?

- Non, dit le Bon Dieu, non chien, je t’assure, je ne peux pas m’installer sur Terre pour te tenir compagnie. J’ai bien d’autres chats à fouetter....Ce ciel, ces anges, ces étoiles, je t’assure c’est tout un tracas.

Alors le chien baissa la tête et commença à s’en aller. Mais il revient :

- Ah, si seulement, Seigneur Bon Dieu, si seulement il y avait là-bas un espèce de maître de ton genre ?

- Non, dit le Bon Dieu, il n’y en a pas....

Le chien se fit tout petit, tout bas et supplia plus près encore :

- Si tu voulais Seigneur Bon Dieu, tu pourrais toujours essayer...

- Impossible, dit le Bon Dieu, j’ai fait ce que j’ai fait, mon oeuvre est achevée, jamais je ne créerai un être meilleur que toi...Si j’en créais un autre aujourd’hui, je le sens dans ma main droite, celui là serait raté...

- Seigneur Bon Dieu, dit le chien, ça ne fait rien qu’il soit raté, pourvu que je puisse le suivre partout où il va et me coucher devant lui quand il s’arrête.

Alors le Bon Dieu fut emerveillé d’avoir crée une créature aussi bonne et il dit au chien :

- Va, qu’il en soit fait selon ton coeur. Et, rentrant dans son atelier, il créa l’homme....

L’ homme est raté naturellement, le Bon Dieu l’avait bien dit....

Mais le chien est joliment content.......... »

MICHEL Virgine, GRODET Tiphanie et PERRIER Eloïse


Marie ROUGET est devenue Marie NOEL en souvenir de son petit frère décédé un 25 décembre.

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